Toyota Urban Cruiser électrique : notre essai du SUV urbain cousin du eVitara

Toyota Urban Cruiser électrique : quand deux géants japonais s'allient

Il y a quelque chose de fascinant dans cette nouvelle collaboration entre Toyota et Suzuki. Comme une danse parfaitement orchestrée où chacun apporte son expertise. Cette fois, c'est Suzuki qui prête sa plateforme technique à Toyota pour donner naissance à l'Urban Cruiser électrique, cousin direct du eVitara. Une alliance qui permet à Toyota d'enrichir sa gamme électrique avec un SUV urbain au caractère bien trempé.

Un design qui cache bien son jeu

De face, l'Urban Cruiser affirme sa personnalité avec une signature visuelle propre à Toyota - plus douce, plus avenante que celle de son cousin. Mais dès qu'on s'attarde sur son profil, la filiation devient évidente. On retrouve cette silhouette musclée si caractéristique, avec des passages de roues marqués et un gabarit compact de 4,28 m qui lui confère une vraie agilité urbaine.

À l'intérieur, l'aménagement reprend l'essentiel du eVitara, avec cette particularité d'un seuil de coffre surélevé - une contrainte technique liée à l'implantation du moteur arrière sur la version 4×4. La présentation générale reste agréable, sans toutefois révolutionner les codes du segment.

Sur la route : une personnalité affirmée

Dès les premiers tours de roue, l'Urban Cruiser révèle sa suspension souple, presque caressante sur les petites aspérités. Cette douceur se paie par quelques mouvements de caisse plus prononcés, notamment à l'arrière, mais procure un confort appréciable en milieu urbain où certains concurrents se montrent plus fermes.

La direction, légère et précise, s'accorde parfaitement avec la vocation citadine de ce SUV. En revanche, on regrette de devoir s'arrêter pour modifier le niveau de freinage régénératif - un détail qui peut agacer au quotidien.

Une motorisation singulière dans le segment

La particularité de ce modèle réside dans sa version à transmission intégrale - une rareté dans cette catégorie. Avec ses deux machines électriques (une sur chaque essieu) sollicitées en permanence, l'Urban Cruiser AWD délivre 184 ch pour un couple de 307 Nm. Le 0 à 100 km/h est abattu en 7,4 secondes - un chiffre qui témoigne de sa vivacité.

Cette configuration unique offre une motricité supérieure sur terrains glissants, mais elle s'accompagne d'un appétit plus marqué. Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation de 17,9 kWh/100 km, laissant espérer une autonomie réelle d'environ 340 km avec la batterie LFP de 61 kWh fournie par BYD.

Recharge et autonomie : des performances dans la moyenne

Côté recharge, l'Urban Cruiser propose un chargeur AC de 11 kW pour un plein en 5h30, et une puissance maximale de 90 kW en courant continu permettant un 10-80% en 45 minutes. Des valeurs correctes mais sans éclat dans un segment où la rapidité de recharge devient un argument de vente crucial.

À retenir

• SUV compact 100% électrique de 4,28 m
• Version 4×4 unique dans sa catégorie
• Batterie LFP de 61 kWh (technologie BYD)
• Autonomie annoncée de 395 km (WLTP)

Notre verdict

L'Urban Cruiser électrique incarne cette symphonie mécanique si chère à Toyota, mais avec une partition inédite. Confortable en ville, suffisamment dynamique sur route, il propose une expérience de conduite plaisante malgré un amortissement qui mériterait quelques ajustements. Sa version 4×4 constitue sa véritable singularité, même si son utilité en milieu urbain reste discutable.

Fabriqué en Inde dans l'usine de Gujarat, ce SUV ne bénéficiera probablement pas du bonus écologique en France. Reste à connaître sa grille tarifaire pour déterminer s'il saura trouver sa place dans un segment de plus en plus concurrentiel. La route s'annonce exigeante, mais l'Urban Cruiser a du caractère à revendre.