Abarth 600e : la sportive électrique qui réinvente le plaisir de conduite

Quand on m'a confié les clés de l'Abarth 600e, j'avais cette petite appréhension qu'on ressent face aux sportives électrifiées. Un crossover urbain transformé en bête de course ? L'équation semblait hasardeuse. Et pourtant, après quelques virages serrés sur les routes de campagne, cette italienne au tempérament de feu m'a fait vivre une véritable révélation mécanique.
Une personnalité qui décoiffe
Premier contact visuel : cette 600e ne fait pas dans la dentelle. Avec sa robe aux teintes provocantes et son kit carrosserie affirmé, elle assume pleinement son côté exubérant. On est loin des silhouettes aseptisées qui peuplent nos rues ! Cette audace stylistique traduit parfaitement ce qui vous attend au volant.
L'habitacle mélange les genres avec une certaine incohérence séduisante : des sièges Sabelt enveloppants recouverts d'Alcantara côtoient des plastiques plus ordinaires hérités de sa cousine Fiat. Cette dualité raconte finalement bien l'histoire de cette voiture : un véhicule du quotidien métamorphosé en machine à sensations.
Le caractère avant tout
Une mécanique qui parle aux passionnés
Avec ses 240 ch (voire 280 ch en version Scorpionissima), l'Abarth 600e s'impose comme le modèle le plus puissant de l'histoire de la marque. Mais ce n'est pas tant la cavalerie qui impressionne que la façon dont elle est exploitée. Le différentiel autobloquant mécanique - une rareté dans cette catégorie - transforme radicalement le comportement de l'auto dans les enchaînements de virages.
La direction, précise et communicative, offre cette connexion à la route qu'on croyait perdue à l'ère de l'électrification. Cette alchimie entre l'homme et la machine rappelle presque les sportives d'antan, celles qui vous parlaient à travers le volant.
Sur la route : la révélation
Les premiers kilomètres en ville révèlent une suspension ferme, parfois trop cassante sur les revêtements dégradés. Mais c'est sur les routes sinueuses que cette 600e dévoile sa vraie nature. La suspension, qui semblait punitive en milieu urbain, permet alors à la voiture de virer à plat avec une rigueur étonnante.
Les performances sont saisissantes : 4,2 secondes pour passer de 80 à 120 km/h en reprise. Mais c'est surtout la façon dont la 600e attaque les virages qui séduit. Elle fond sur les cordes avec une avidité surprenante, vous invitant à chercher les itinéraires les plus tortueux pour rentrer chez vous.
L'astuce du connaisseur
Pour tirer le meilleur de l'Abarth 600e, privilégiez le mode de conduite le plus sportif sur routes sinueuses. L'autobloquant exprime alors tout son potentiel, transformant radicalement le comportement du train avant.
Les compromis de la passion
Cette symphonie mécanique a son revers : l'autonomie de la batterie de 54 kWh fond comme neige au soleil quand on exploite le potentiel de la voiture. Les 334 km annoncés en cycle WLTP deviennent alors un horizon lointain. À cela s'ajoute un tarif d'entrée de 44 900 € qui place cette italienne dans une catégorie premium.
Mais n'est-ce pas le prix à payer pour une auto qui réussit l'exploit de procurer un plaisir viscéral, alors même qu'elle est électrique ? Dans un monde automobile de plus en plus formaté, cette Abarth 600e cultive sa différence avec un caractère bien trempé. Et pour cela, on ne peut que saluer l'audace du Scorpion.
- Une sportive électrique de 240 ch au caractère affirmé et au style provocant
- Direction précise et différentiel autobloquant pour des sensations de conduite authentiques
- Comportement exceptionnel en virage malgré une suspension ferme en ville
- Autonomie limitée et prix élevé (44 900€), le prix d'une expérience unique