Départ de Luca de Meo : quel avenir pour Renault sans son architecte de la Renaulution ?

Le monde automobile français a tremblé ce dimanche 15 juin. Luca de Meo, le charismatique président du groupe Renault, a annoncé son départ après seulement cinq années passées à redresser la marque au losange. Un coup de tonnerre qui soulève de nombreuses questions sur l'avenir du constructeur français.
La Renaulution orpheline de son créateur
En cinq ans seulement, ce passionné d'automobile originaire de Milan avait réussi l'impensable : transformer Renault en profondeur grâce à sa stratégie baptisée « Renaulution ». Sous sa houlette, les modèles du losange ont retrouvé une âme, un caractère et cette patine si particulière qui fait qu'on reconnaît immédiatement une Renault dans le flot de la circulation.
Le plus emblématique reste sans doute son pari sur la nostalgie avec le retour des modèles iconiques comme la R5 et la R4 en versions électriques. Des voitures qui ne sont pas de simples réinterprétations, mais de véritables bijoux mécaniques conjuguant héritage et innovation.
Vers quel horizon sans le capitaine italien ?
La question qui brûle toutes les lèvres : que va devenir Renault sans son maestro ? L'action du groupe a d'ailleurs dévissé de 6% dès l'annonce de son départ vers le groupe de luxe Kering – un virage à 180° pour cet homme qui semblait avoir l'automobile dans le sang.
Le prochain dirigeant devra relever un défi colossal : poursuivre la transition électrique dans un contexte de ventes en berne. Le plan « Futurama » axé sur les services et la mobilité du futur sera-t-il maintenu ? Les équipes de design menées par Gilles Vidal, autre artisan du renouveau stylistique de Renault, garderont-elles cette liberté créative qui a fait le succès des derniers modèles ?
Alpine et la Formule 1 dans la tourmente
Le départ de Luca de Meo jette également une ombre sur l'avenir d'Alpine en compétition. Malgré son amour pour le sport automobile, le bilan de l'écurie en Formule 1 reste mitigé, avec notamment l'abandon du moteur maison au profit d'une unité Mercedes – décision qui n'a pas porté ses fruits sur la piste.
Trois scénarios se dessinent maintenant pour la présence française en F1 : maintien du projet avec de nouveaux investissements, revente pure et simple, ou refonte complète de la stratégie sportive. Le ronronnement des moteurs Alpine en F1 pourrait bien changer de tonalité dans les mois à venir.
Une page qui se tourne
Comme on dit chez nous en Toscane, « chi lascia la strada vecchia per la nuova, sa quel che perde ma non sa quel che trova » (qui quitte le vieux chemin pour le nouveau sait ce qu'il perd mais ne sait pas ce qu'il trouve). Cette sagesse populaire s'applique parfaitement à la situation actuelle de Renault.
Le départ de Luca de Meo marque indéniablement la fin d'une époque pour le constructeur français. Reste à savoir si le prochain chapitre sera aussi riche en émotions et en innovations que celui qui vient de se refermer. Une chose est sûre : l'âme que De Meo a insufflée aux voitures du losange continuera de sillonner nos routes pendant encore longtemps.
À retenir :
- Luca de Meo quitte Renault après 5 ans pour rejoindre le groupe de luxe Kering
- La stratégie « Renaulution » a transformé l'image et les produits de la marque
- L'avenir de la transition électrique et d'Alpine en F1 est désormais incertain
- Le titre Renault a chuté de 6% suite à l'annonce du départ
- Luca de Meo quitte Renault pour Kering après 5 ans de "Renaulution"
- L'action chute de 6%, l'avenir des modèles électriques iconiques en question
- Incertitude pour Alpine en F1 avec trois scénarios possibles
- Le successeur devra maintenir l'identité retrouvée de la marque au losange