Renault 5 électrique : autonomie réelle et expérience sur route pour un week-end en Normandie

Renault 5 électrique : l'épreuve du feu sur un Paris-Deauville en famille

Partir en week-end avec une voiture électrique, c'est encore pour beaucoup synonyme d'angoisse et de calculs incessants. La nouvelle Renault 5 E-Tech 150 ch change-t-elle la donne ? J'ai chargé son coffre de 326 litres à ras bord, installé un enfant à l'arrière, et mis le cap sur la Normandie pour un test grandeur nature. Spoiler : la réalité s'est avérée bien plus simple que les simulations théoriques.

Planification et autonomie : la théorie face au terrain

Départ avec 85% de batterie après quelques détours urbains la veille. Le planificateur embarqué sous Android Automotive annonce d'emblée la couleur : un unique arrêt à mi-parcours suffira pour arriver à destination avec 30% de batterie. Plutôt que de jongler entre Chargemap et ABRP, j'ai fait confiance au système natif de la voiture.

Sur la route, la consommation s'est révélée étonnamment basse : 16,1 kWh/100 km en moyenne, incluant autoroute et bouchons. À l'arrivée au Mont Canisy, près de Deauville, le compteur affichait encore 56% d'autonomie – largement de quoi explorer la côte normande sans stress.

L'expérience de recharge : moins contraignante qu'imaginé

Premier arrêt recharge : la pause déjeuner s'impose naturellement. Le temps de commander, manger et gérer un enfant impatient, la batterie grimpe à plus de 90% sans même y penser. La charge initialement prévue (de 40 à 80%) aurait nécessité une vingtaine de minutes, mais la réalité du terrain gomme complètement la contrainte.

Pour le retour, même constat : une pause goûter de 22 minutes à Mantes-la-Ville suffit à passer de 35% à 80% de batterie. De quoi finir sereinement les 100 derniers kilomètres en passant par les jolies routes du Vexin.

Au volant : l'esprit GTI en mode silencieux

Sur les petites routes sinueuses du pays d'Auge, la R5 électrique dévoile son caractère joueur. Direction incisive, suspension ferme (parfois trop), la voiture est vive et dynamique. Les 150 ch, bien que modestes sur le papier, profitent d'un couple immédiat (245 Nm) qui offre des relances franches. On retrouve un certain esprit GTI dans cette citadine branchée, même si la motricité n'est pas irréprochable avec quelques remontées de couple dans la direction.

En famille, le mode Eco permet d'adoucir les accélérations pour une conduite plus douce. L'insonorisation est convaincante et les sièges offrent un maintien correct pour ce gabarit de voiture.

Points forts et axes d'amélioration

Ce qui séduit :

• Consommation réelle maîtrisée (15,7 kWh/100 km sur 650 km)
• Planificateur d'itinéraire intégré efficace
• Comportement routier dynamique
• Recharges qui s'intègrent naturellement aux pauses

Ce qui peut progresser :

• Impossibilité de personnaliser le niveau de batterie souhaité à l'arrivée aux bornes
• Quelques détails de finition décevants pour le prix (36 490 € en version Roland-Garros)
• Suspension parfois trop ferme sur les routes dégradées

Bilan : l'électrique sans contrainte, vraiment ?

Sur l'ensemble du week-end et plus de 650 km parcourus, la Renault 5 E-Tech n'a jamais donné l'impression d'être contraignante. Certes, une citadine thermique n'aurait pas nécessité d'arrêt ravitaillement, mais aucun des trois arrêts effectués n'a été exclusivement dédié à la recharge : pause déjeuner, achat de pizzas et pause réglementaire après deux heures de conduite.

La sensation de liberté reste intacte, et c'est peut-être là la plus grande réussite de cette R5 électrique : faire oublier qu'elle est électrique, tout en offrant le plaisir de conduite qui a fait la réputation de son ancêtre. Les routes normandes n'ont jamais semblé aussi accessibles en électrique.