Dashcam en voiture : ce que dit la loi en France

User avatar placeholder
Rédigé par Julien

27 octobre 2025

Les dashcams, ces petites caméras embarquées qui filment la route, gagnent en popularité auprès des automobilistes français. Mais leur utilisation est-elle vraiment légale ? Entre protection des données personnelles et preuve en cas d’accident, la législation française encadre strictement ces dispositifs. Découvrons ensemble ce que dit réellement la loi.

Le cadre juridique des dashcams en France

En France, l’utilisation des caméras embarquées pour véhicules est encadrée par plusieurs textes législatifs. Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) constitue la pierre angulaire de cette réglementation, complété par la loi Informatique et Libertés. La CNIL a précisé en 2023 que les dashcams sont légales sous certaines conditions :

  • Elles doivent servir uniquement à documenter les accidents
  • Les enregistrements ne peuvent être conservés que temporairement
  • L’utilisateur doit informer les tiers filmés

Contrairement à certains pays européens où les dashcams sont systématiquement admises comme preuves, le cadre juridique français reste plus restrictif. Les tribunaux examinent au cas par cas la recevabilité des images, en fonction du respect des droits fondamentaux des personnes filmées.

Installation et utilisation légales d’une dashcam

Pour installer légalement une dashcam dans votre véhicule, certaines règles doivent être respectées. L’appareil ne doit pas obstruer la visibilité du conducteur : privilégiez un montage derrière le rétroviseur central ou en position basse sur le pare-brise. Vérifiez que le champ de vision de la caméra se limite à la route et non aux trottoirs ou habitations.

L’utilisation quotidienne impose également des contraintes :

  • Activez l’enregistrement uniquement pendant vos trajets
  • Ne conservez les séquences que temporairement (30 jours maximum)
  • Supprimez régulièrement les vidéos sans incident

Si vous transportez des passagers, informez-les de la présence du dispositif. Pour les véhicules professionnels, une déclaration préalable auprès de la CNIL peut s’avérer nécessaire. En respectant ces principes, vous profiterez sereinement des avantages d’une dashcam tout en restant dans le cadre légal.

Protection des données et respect de la vie privée

La protection des données personnelles constitue un enjeu majeur dans l’utilisation des dashcams. Selon le RGPD, ces dispositifs doivent respecter plusieurs principes fondamentaux pour préserver la vie privée des usagers de la route. Les enregistrements capturent inévitablement des plaques d’immatriculation, visages et autres éléments identifiants.

Pour être conforme, l’utilisateur doit :

  • Limiter la finalité des enregistrements aux incidents routiers
  • Appliquer une politique stricte de conservation des données
  • Garantir la sécurité des fichiers stockés

La CNIL recommande d’activer la fonction de floutage automatique lorsqu’elle est disponible. Les modèles récents proposent cette fonctionnalité qui anonymise les informations sensibles tout en préservant la valeur probante des images. Le non-respect de ces obligations expose le conducteur à des sanctions pouvant atteindre 4% du chiffre d’affaires annuel pour une entreprise.

Valeur juridique des enregistrements en cas d’accident

Les enregistrements vidéo d’une dashcam peuvent constituer des éléments de preuve précieux lors d’un litige routier. Toutefois, leur recevabilité devant les tribunaux français n’est pas automatique. Le juge évalue la valeur probante des images selon plusieurs critères : qualité de l’enregistrement, respect de la vie privée et conditions d’obtention.

Pour maximiser les chances d’acceptation comme preuve, assurez-vous que :

  • L’horodatage est correct et visible
  • La dashcam était installée légalement
  • Les vidéos n’ont pas été modifiées

En cas d’accident, signalez immédiatement aux forces de l’ordre et à votre assurance la présence d’enregistrements. Les compagnies d’assurance reconnaissent de plus en plus ces preuves vidéo pour déterminer les responsabilités, ce qui peut accélérer le règlement des sinistres et éviter les contestations. Certains assureurs proposent même des réductions aux conducteurs équipés, reconnaissant l’effet préventif de ces dispositifs.

Image placeholder

Julien